De Martigny-Combe à L’Arpille

Quelques mots sur mon ressenti… Je pense que l’image mise en avant, qu’importe la qualité de celle-ci, se passe de commentaires superflus pour dépeindre la splendeur du paysage qui s’offre à vous depuis l’alpage de l’Arpille. A gauche les Alpes bernoises, au centre la vallée du Rhône et à droite les Alpes valaisannes (ou pennines), le tout réuni en un seul endroit pour former un panorama majestueux.

Après ce premier paragraphe, ai-je besoin de préciser que j’ai grandement apprécié cette randonnée ?… L’alpage de l’Arpille représente sans doute un des plus beaux points de vue sur une partie du canton du Valais dans un environnement apaisant.

Cependant, tout n’est pas parfait. Le tracé suivi, avant l’arrivée à l’alpage, ne propose pas de paysages très intéressants et la route menant au sommet traverse une forêt assez dense laissant peu d’ouverture pour admirer les alentours.

Malgré tout, le point d’arrivée offre une telle merveille pour les yeux que les petits bémols du tracé sont rapidement effacés.

Quelques mots sur le parcours… Comme indiqué plus haut, le tracé se déroule principalement au travers de la forêt. Le revêtement est composé en grande partie d’une route en bitume et le reste, peu avant l’arrivée, d’un chemin de terre aisément praticable.

La difficulté réside dans le dénivelé important même si celui-ci se parcourt sur une distance assez longue. Ainsi, la montée se déroulera de manière plutôt douce même si un bon niveau est tout de même nécessaire pour atteindre l’arrivée depuis le point de départ proposé.

Quelques mots sur un point d’intérêt… La randonnée proposée traverse le village de Ravoire qui fait partie de la commune de Martigny-Combe, dont le chef-lieu est Martigny-Croix. Il est situé sur la route internationale menant au col de la Forclaz et reliant la Suisse et la France par les localités de Martigny et Chamonix.

Le village se distingue des agglomérations traditionnelles par la diversité de ses hameaux aux noms particuliers. Au nombre de vingt, ils forment une étendue dont l’altitude varie entre le vignoble et les mayens. Nous pouvons citer, notamment, Chez-les-Pillets, Sur-le-Mont, Les Rapperins ou encore Le Sommet-des-Vignes.

Ravoire est notamment connu pour ses authentiques fours à pains. On en dénombra jusqu’à 13 disséminés dans les hameaux du village. Ces fours furent construits dans les années 1850 et utilisés jusque dans les années 1950. Aujourd’hui, il en reste 7 qui sont encore fonctionnels. Ravoire possède la plus grande concentration de fours à pain du Valais et sans doute de Suisse.

Une autre particularité de la région sont les blocs erratiques de la pierre du Peca et de la pierre du Corbi qui sont les deux derniers blocs de stature imposante, témoins de l’époque glaciaire. En effet, le Mont Ravoire était autrefois parsemé de nombreux blocs répartis sur une ligne horizontale, allant de l’Arpille jusqu’à l’extrémité du Mont Gottreux.

Ces blocs sont des granites composés principalement de minéraux comme le quartz ou le mica. Ils ont été exploités par des carrières, au XIXe siècle, comme pierre d’ornementation et de construction (fontaines, colonnes, etc…). Les bordures de trottoirs à Lausanne, notamment, ont utilisé cette roche durant l’exploitation des carrières. Les blocs proviennent du Mont-Blanc. Ils ont été transportés sur l’Arpille lors de la dernière glaciation, qui a duré de 80’000 à 100’000 ans avant notre ère.

Ravoire dispose également d’une chapelle dédiée à Notre-Dame de Lourdes qui a été consacrée le 7 novembre 1926. Les plans sont dus à l’architecte François-Casimir Besson. Elle possède plusieurs vitraux de Paul Monnier. Le chanoine Nestor Adam, futur évêque de Sion, en fut recteur de 1934 à 1939.

Un dernier mot pour parler de l’alpage de l’Arpille qui, jadis, comprenait 3 écuries qui abritaient plus d’une centaine de vaches de la race d’Hérens. Aujourd’hui les races se sont diversifiées. Les troupeaux occupent le pâturage nuit et jour. La « Tsavane » (cabane), à disposition du berger durant le séjour du bétail, est équipée d’une cuisine, de douche-wc ainsi que de deux dortoirs permettant à une vingtaine de personnes d’y passer la nuit.