De Troistorrents à Lac Vert

Quelques mots sur mon ressenti… Lors du départ, la météo ne m’était pas favorable jusqu’aux Crosets où le ciel commençait finalement à se dégager quelque peu. Malgré ce défaut en début de randonnée, le paysage montagneux avec les nuages résiduels au-dessus des Crosets offre une vue magnifique sur la station du domaine des Portes du Soleil.

Dernière randonnée de l’année 2018, je me souviens que la fatigue se faisait ressentir surtout que le tracé n’est pas aisé mais quel bonheur à l’arrivée du lieu-dit Portes de l’Hiver avec la vue sur le lac Vert en contrebas… Pour profiter encore de cette belle région, j’ai allongé le trajet jusqu’au Col de Chésery faisant office de frontière avec la France.

Quelques mots sur le parcours… Soyons clairs, cette randonnée n’est pas facile hormis pour les habitués. Premièrement, la route menant à l’arrivée est longue. De mon côté, à l’aller, je me suis permis de faire un détour par le hameau Les Flats, le chemin privé est caillouteux et le dénivelé assez important pour rejoindre la route principale.

De plus, je précise que le dénivelé indiqué dans les caractéristiques correspond à l’altitude du Lac Vert mais le col des Portes de l’Hiver se situe à 2’100 mètres. En tenant compte que le col devra être franchi à nouveau au retour, il faut compter sur un dénivelé global de près de 1’500 mètres.

Le côté positif du tracé proposé est qu’il est composé en grande partie d’une route en bitume très praticable.

Quelques mots sur un point d’intérêt… En excluant le village de Troistorrents, toutes les régions traversées font partie du Val d’Illiez. Au travers de l’étymologie, plusieurs mots (Illiez, Vièze, Nant…) laissent supposer que le patois du Val-d’Illiez est d’origine celtique avec un premier peuplement opéré au moment de l’arrivée celte en Gaule, soit aux environs du VIe siècle avant notre ère. D’ailleurs, au moment de la conquête romaine, la Tête-du-Lac (Caput Lacense), en langue vulgaire Capo-lay, d’où est venu le nom moderne de Chablais, était habitée par les Nantuates (un peuple celte).

La vallée est bordée par la pointe de Bellevue au nord, par les Dents du Midi au sud, par le cirque glaciaire de Susanfe dominé par la Tour Salière et le mont Ruan également au sud. Le pas de Morgins (1’369 m) permet de rejoindre Châtel dans le val d’Abondance. Hormis Saint-Gingolph et Novel, il est le seul passage routier permettent de relier le Chablais valaisan et le Chablais français en Haute-Savoie.

Tout en amont du val d’Illiez, d’autres cols pédestres situés sur la frontière franco-suisse permettent d’atteindre Avoriaz notamment par le col de Chésery (1’995 m), point d’arrivée de ma randonnée.

Quelques personnalités sont rattachées au Val d’Illiez, comme Pierre-Maurice Rey-Bellet, dit le « Gros Bellet », qui joua un rôle de premier plan dans les événements qui préparèrent l’indépendance du Bas-Valais qui, depuis des siècles, se trouvait sujet des sept dizains du Haut, administrés par des gouverneurs.

On pourrait également citer le Dr Alfred Défago qui était consul général de Suisse à New York puis ambassadeur de Suisse aux Etats-Unis au début 1997. Enfin, Mgr Joseph Mariétan, né le 2 février 1874 à Val-d’Illiez, fut élu Abbé de St-Maurice le 13 août 1914 et sacré évêque de Bethléem à Rome, le 6 décembre 1914.