De Goppenstein à Grundsee

Quelques mots sur mon ressenti… Randonnée inachevée avec une certaine déception car cette sortie aurait dû me permettre de parcourir tranquillement la belle vallée du Lötschental avec un dénivelé d’un peu moins de 1’000 mètres à travers de somptueux paysages et d’authentiques villages préservés.

L’arrivée était initialement prévue au Guggisee, un petit lac de montagne avec une vue fantastique sur toute la vallée cernée entre les Alpes bernoises et valaisannes. Malheureusement, ce jour-là, la météo ne m’était pas favorable avec en prime une pluie torrentielle à l’arrivée au Grundsee. J’ai tout de même décidé de continuer en prenant un raccourci à travers champs qui s’est vite transformé en un véritable marécage.

Parvenu finalement à atteindre une petite colline avec l’espoir de me reposer quelques minutes après cette difficile traversée, au moment de descendre du vélo, faux mouvement et… entorse à la cheville avec lésion ligamentaire, heureusement sans rupture, occasionnant tout de même ma première véritable blessure en randonnée et mettant fin à ma progression.

Reste que cette vallée est tout simplement magnifique avec un paysage de montagne impressionnant tout au long du tracé avec pour meilleure guide une rivière sauvage nommée Lonza qui prend sa source au glacier de Lang (Langgletscher).

Quelques mots sur le parcours… En tenant compte du parcours proposé jusqu’au Grundsee, aucune difficulté. Le dénivelé est parfaitement abordable et le tracé est composé d’un revêtement suffisamment roulant pour atteindre le lac sans problème. Vous n’aurez aucune excuse pour ne pas parcourir cette belle vallée.

En tenant compte de la suite du parcours, soit entre le Grundsee et le Guggisee, la situation est totalement différente car vous devrez emprunter un chemin pédestre vous obligeant, à plusieurs endroits, à porter votre VTT. Pour avoir fait le parcours à pied quelques années plus tard, je pense que je n’aurai pas pu atteindre le Guggisee à vélo en 2019. Déception de plus donc car l’objectif n’était pas vraiment réalisable.

Quelques mots sur un point d’intérêt… Il paraît clair que le point d’intérêt principal de cette randonnée reste la vallée du Lötschental qui est la plus grande vallée latérale du versant Nord du canton du Valais. Elle longe sur 27 kilomètres les sommets de la frontière entre le Valais et le canton de Berne. Le principal village est Kippel avec 500 habitants.

Dans toute la vallée coule la Lonza dont les eaux sont retenues artificiellement par un barrage à la hauteur de Ferden. Le fond de la vallée donne accès, par le Lötschenlücke, au Grosser Aletschfirm (glacier donnant naissance au glacier d’Aletsch).

Les zones Sud et Est du Lötschental font partie de la région glaciaire de la Jungfrau-Aletsch-Bietschhorn qui a été déclarée comme patrimoine naturel mondial par l’UNESCO le 13 décembre 2001.

Le Lötschental est largement connu sous le nom d’une vallée avec des traditions vivantes et riches d’arrière-plan culturel. En raison de son isolement, une multitude d’histoires, de légendes et de mythes s’y sont développés. Des figures sauvages ont marqué l’histoire du Lötschental, des personnages religieux et d’autres moins pieux, y ont laissé leurs traces. Ils sont à l’origine de traditions qui, aujourd’hui encore, sont célébrées avec amour dans leurs moindres détails.

On pourrait citer, par exemple, celle des “Tschäggättä”, personnages monstrueux couverts de fourrure et portant des masques grimaçants que l’on voit dans les rues des villages de la vallée durant le carnaval.

La vallée s’est libérée de son isolement d’antan avec la construction du tunnel ferroviaire du Lötschberg qui relie Goppenstein à Kandersteg (BE). Long de 14 km, il permet le transport de voyageurs, d’automobiles et de marchandises. La mise en service officielle a eu lieu le 15 juillet 1913.

Plusieurs projets ont été étudiés par l’ancien conseiller d’État bernois Wilhelm Teuscher (1834-1903). Certaines variantes suggéraient la construction d’un tunnel de faîte au sommet d’une longueur de sept kilomètres, ainsi que celle de deux tunnels de plateau. Pour finir, la version d’un tunnel droit situé au-dessous du Balmhorn est adoptée.

Au début 1908, environ 1’700 ouvriers, pour la plupart italiens, et 220 ingénieurs et contremaîtres, principalement suisses et français, travaillent à la construction du tunnel. Après de fortes intempéries de neige, le 29 février 1908, une avalanche emporte le logement des ouvriers causant la mort de vingt-cinq de ceux-ci.

Le 24 juillet de la même année, à 2 h 30, lors d’une percée située sous la vallée de la Gastern, environ 7’000 m³ d’eau et de sédiments s’engouffrent brutalement dans la galerie, piégeant et causant la mort de vingt-six mineurs italiens. Seul le corps du mineur Vincenzo Aveni est retrouvé puis enterré au nom de tous ses camarades dans le cimetière de Kandersteg.

Le 31 mars 1911, les deux ingénieurs sont en mesure de « se serrer la main » du côté Sud. La pose de la première voie se fait entre le 20 juillet et 28 septembre 1912. La seconde voie est posée en même temps que la caténaire. La première locomotive électrique franchit le tunnel le 3 juin 1913.