De Pont de Gueuroz, Vernayaz à Lac de Salanfe

Quelques mots sur mon ressenti… Au moment de cette randonnée, j’avais déjà à mon actif plus d’une trentaine de jolies balades dans nos belles régions montagneuses. Avec le temps, l’effet de la découverte s’estompe car il faut comprendre que les paysages finissent forcément par se ressembler. Il y a toutefois des endroits qui dérogent à cette règle.

Certes, j’avais déjà traversé plusieurs vallées avec de beaux panoramas mais le Vallon de Van est un endroit si exceptionnel avec un cadre unique que j’ai été émerveillé à mon arrivée. J’avais l’impression de découvrir un tout nouvel environnement jamais exploré auparavant.

En apothéose, le lac de Salanfe repose au milieu d’un écrin de beauté montagneux dominé par les Dents du Midis dont le point culminant, Haute Cime, dépasse les 3’250 m. d’altitude.

Évidemment que je vous recommande de découvrir cette région magnifique. De mon côté, la première tentative a été réalisée en 2018 (VTT GT) mais la météo capricieuse (pluie torrentielle) a décidé que je n’avais pas acquis suffisamment de maturité pour découvrir le lac de Salanfe. J’ai abandonné quelques centaines de mètres après le Vallon de Van. La revanche viendra une année plus tard avec une météo bien plus clémente qui m’a permis, enfin, d’atteindre l’arrivée. Je vous mets les deux séries de photos, celles mises en avant proviennent de la randonnée effectuée en 2019 (VTT Trek).

Quelques mots sur le parcours… En partant du pont de Gueuroz, le dénivelé est important. On atteint en effet près de 1’300 mètres de dénivelé global. Pour les moins expérimentés, je vous suggère de partir depuis le Vallon de Van. Attention toutefois car l’ascension jusqu’au lac est plutôt abrupte et se déroule en grande partie sur un chemin étroit également emprunté par les randonneurs.

Le revêtement depuis le pont jusqu’au vallon n’amène aucune difficulté mais, encore une fois, la dernière montée jusqu’au lac ne représente pas vraiment une partie de plaisir. Certains passages peuvent être dangereux même en montant, comme vous pourrez le constater sur la vidéo GoPro (notamment à partir de 2 min. 20 pour la version courte ou dès 3 min. 45 sur la version longue).

Vous aurez compris qu’il est nécessaire d’avoir un certain niveau pour réussir cette randonnée à VTT.

Quelques mots sur un point d’intérêt… Il existe bon nombre de points d’intérêts dans cette région mais j’ai décidé de me concentrer sur le cours d’eau Salanfe, son lac et son barrage. Le lac est situé au pied des Dents du Midi, cette retenue de la rivière la Salanfe a diminué la quantité d’eau arrivant sur la cascade de la Pissevache située en contrebas entre Martigny et St-Maurice.

Le lac de Salanfe est artificiel, son barrage alimente principalement la centrale de Miéville. Il s’agit d’un barrage poids de 52 m. de haut, situé à près de 2’000 mètres d’altitude construit de 1947 à 1950. L’eau du lac de retenue provient des bassins versants de la Salanfe et de la Saufla, dont l’eau est amenée au barrage par une galerie de 4 km2.

À la suite de l’effet du gel accumulé sur plusieurs décennies, des déformations irréversibles du barrage se sont produites, résultant d’un gonflement du béton. Des travaux pour y remédier ont eu lieu entre 2012 et 2013.

Au sortir du lac de Salanfe, la rivière descend le Vallon de Van, passe les gorges du Dailley et débouche sur la plaine du Rhône par une cascade appelée la Pissevache, à la hauteur de Vernayaz.

Le lac se trouve sur la commune d’Evionnaz, le Vallon de Van avec ses habitations et les Gorges du Dailley dépendent de la commune de Salvan.

Les pâturages de Salanfe, entourant l’actuel lac, ont fait l’objet de conflits de propriété entre 1775 et 1919. Des reconnaissances sont établies de 1324 à 1732 en faveur de l’abbaye de Saint-Maurice. Un jugement de 1775 décide que Salanfe doit rester propriété de l’État souverain. Un accord de 1870 fixe la copropriété de Salanfe et Clusanfe entre quatre bourgeoisies, soit 30% à Saint-Maurice, 28% à Vérossaz, 24% à Evionnaz et 18% à Massongex. La commune de Salvan réclame la propriété de Salanfe en 1917, mais échoue à convaincre le Grand Conseil.

Le lac de Salanfe, via son barrage, alimente la centrale de Miéville de Salanfe S.A., propriété à 100 % du groupe Alpiq Suisse. La centrale est toute proche du bas de la cascade de Pissevache à 452 mètres d’altitude ce qui représente une chute d’environ 1’470 mètres. Elle est équipée de deux turbines d’une puissance de 70 MW pour une production annuelle de 110 GWh. Des travaux de rénovation terminés en 2011 ont permis d’augmenter la puissance de l’installation de 16%, sans modification du volume d’eau.

Une plus petite prise d’eau des Forces motrices valaisannes se trouve dans les gorges du Dailley à 1’100 mètres d’altitude, sur la commune de Salvan. Il s’agit de la centrale de Pissevache. L’eau est turbinée puis restituée en amont de la cascade de Pissevache, après une chute de 506 mètres. Cet aménagement a été mis en service en 1898, mis hors service en 1997, puis rénové et remis en service en 2016. La puissance à la suite de la rénovation est de 1,7 MW pour un débit de 400 l/s. La production annuelle est de 5,2 GWh.