De Buitonnaz à Lac Inférieur de Fully

Quelques mots sur mon ressenti… Même si la destination d’arrivée offre de beaux paysages avec deux lacs de montagne, Lacs Inférieur et Supérieur de Fully, j’avoue ne pas garder un très bon souvenir de cette randonnée. Premièrement, plus de la moitié du trajet proposé longe les coteaux de Fully laissant peu de diversité visuelle. Certes, la majestueuse plaine du Rhône se dévoile en contrebas mais le décor reste identique durant la majeure partie du tracé.

Arrivé au parking de l’Erié, le chemin routier se transforme plutôt en chemin pédestre comme vous pourrez le constater sur certaines photos. Le jour de cette randonnée et à partir du parking de l’Erié je ne comptais plus le nombre de fois où j’ai dû m’arrêter pour laisser passer des randonneurs pédestres car il est impossible de se croiser.

Finalement, arrivé à proximité du lac Inférieur de Fully et au moment de sortir le drone, j’ai le réflexe de regarder mon vélo et un détail sur la roue avant attire mon attention… Une partie du pneu était déchiré et la chambre à air formait une petite bulle qui dépassait du pneu. N’ayant pas de pneu de rechange, j’ai vite fait voler le drone et descendu à pied en poussant le vélo jusqu’au parking. C’est d’ailleurs pour cette raison que la vidéo avec la Gopro débute depuis cet endroit. Vous remarquerez d’ailleurs que je descends de manière très « prudente ».

Bref, cette randonnée vaut le coup bien sûr mais je vous suggère de la faire à pied depuis le parking de l’Erié jusqu’au lac Supérieur de Fully. A ce moment-là, elle vous offrira des souvenirs mémorables bien plus satisfaisant que les miens que je viens de vous décrire.

Quelques mots sur le parcours… Si malgré mon ressenti peu flatteur il vous prend l’envie d’imiter le tracé de cette randonnée, sachez que la première partie jusqu’au parking de l’Erié n’amène aucune difficulté si ce n’est, comme toujours, le dénivelé qui pourrait rebuter certains vététistes. Le revêtement alterne entre route en bitume et de terre larges et aisément praticables.

La suite, comme décrit plus haut, est non seulement pas adaptée pour les vélos mais dangereuse car le chemin pédestre est étroit et ne s’apparente plus vraiment à une voie praticable à VTT. Lors de l’ascension, à votre gauche, la falaise et le vide ne vous permettra aucun faux mouvement. Une chute ne vous laisserait que peu de chance de vous en sortir. La prudence est ainsi de rigueur !

De mon côté, je ne suis pas descendu jusqu’au lac pour cause de problème technique… Si vous voulez atteindre le lac Inférieur de Fully, il vous faudra alors descendre le long d’un chemin de gravier sur une centaine de mètres qui sera nécessaire, évidemment, de remonter au retour.

Quelques mots sur un point d’intérêt… Comme la région de Fully parcourue lors de cette ascension est riche en points d’intérêts, j’ai décidé de vous en sélectionner quelques-uns avec une petite description pour chacun d’entre eux.

Honneur au lac de Fully mais celui qui est situé le plus haut des deux, le lac Supérieur de Fully ou appelé aussi Grand Lac. L’eau qui s’y accumule est retenue par un barrage-poids construit en 1912 et mis en service en 1914. Avec une hauteur de 14 mètres, le barrage se situant à une altitude de 2’139 mètres, permet de retenir 4,2 millions de m³ d’eau sur une surface de 22 hectares.

L’eau est acheminée par conduite forcée à la centrale de Fully. La hauteur de chute de 1’643 mètres permet de faire tourner une turbine Pelton d’une puissance de 6 MW et de produire annuellement, en moyenne, 12 millions de kWh.

Deux montagnes majestueuses surplombent les lacs. La première, le Grand Chavalard, avec ses 2’898 mètres d’altitude, est connue comme « la montagne des Fulliérains », car son sommet se situe exclusivement sur cette commune.

Le deuxième sommet se trouve être la Dent de Morcles. Située à 2’986 mètres, elle est la plus haute montagne de la région. Elle délimite la commune de Fully au sud, celle de Collonges (VS) à l’ouest et celle de Bex (VD) au nord.

Enfin, la région de Fully compte de nombreux hameaux. Sur cet article, je citerai les deux hameaux traversés lors de cette randonnée, soit le hameau de Buitonne (ou Buitonnaz) et Chiboz connu pour son moulin.

Le hameau de Buitonne dont l’origine toponymique provient du « tonneau vide qui résonne », fût autrefois un des fleurons de Fully avec son moulin, son four banal, ses champs de blé, sa laiterie et son école, habité par plus de 100 habitants.

Le hameau de Chiboz offre un beau panorama sur la plaine du Rhône et a surtout obtenu sa renommée grâce à son moulin détruit par une avalanche puis reconstruit par des passionnés.

Le moulin servait autrefois à la transformation des céréales cultivées par les habitants de Chiboz et par ceux des hameaux voisins de Randonnaz et de Beudon. Détruit par le souffle d’une avalanche vers 1950, il a été reconstruit en 1993-1994 sur l’initiative de passionnés. Depuis quelques années, grâce aux membres de l’association « Au Champ et au Moulin », le grain y est à nouveau moulu. Le pain est ensuite cuit dans l’ancien four de La Fontaine. Une renaissance qui contribue à soutenir la réintroduction de la culture du seigle dans la région.

Le moulin de Chiboz est alimenté par un bisse se situant à 1’300 mètres d’altitude. Niché dans un écrin de verdure, il est situé entre le hameau de Chiboz et l’alpage de Randonnaz.