De Finhaut à Lac du Vieux Emosson

Sortie du 18 juillet 2020

Caractéristiques

Départ

Arrivée

Altitude départ

1’230 m.

Altitude arrivée

2’215 m.

Dénivellé global

985 m.

Distance (envir.)

12.5 km

Carte et description

Quelques mots sur mon ressenti… Si vous avez parcouru mes autres articles du site, vous savez désormais qu’il y a quelques régions valaisannes qui représentent bien plus que de beaux paysages montagneux comme les vallées du Lötschental ou du Val d’Anniviers, par exemple, sans citer la vallée de Derborence qui ressort comme une évidence.

Dans cet article, je vous présente brièvement une autre merveille du Valais, un endroit enchanteur rayonnant de beauté situé non loin du petit village de Finhaut, il s’agit de la région d’Emosson avec ces deux lacs. Le Lac du Vieux Emosson et celui d’Emosson sont implantés dans un cadre alpin exceptionnel offrant un panorama à couper le souffle.

Je m’emballe certainement un peu mais j’ai envie de vous transmettre le désir de découvrir ce lieu magique surtout que l’accès est aisé même pour les moins sportifs. Si vous préférez la marche à pied, vous serez tout aussi servis car l’autre aspect remarquable de cette région est la grande diversité de sentiers pédestres. Il y a même certains chemins qui mènent aux dinosaures… ou à leurs traces en tous les cas.

Bref, je suppose que vous aurez compris qu’il s’agit d’un lieu féerique avec deux lacs d’un bleu ciel, virant même au turquoise, au cœur d’une sublime région alpine. A visiter absolument !

Quelques mots sur le parcours… M’étant bien extasié sur les paysages dans les paragraphes précédents, je vais être plus succinct dans cette section de l’article car le parcours n’amène aucune difficulté. Depuis le village de Finhaut jusqu’au barrage du Vieux Emosson, le revêtement est en bitume tout le long de la randonnée proposée.

Si vous souhaitez atteindre le haut du barrage, la dernière partie s’effectue sur un chemin de randonnée un peu plus caillouteux mais aisément praticable à VTT.

Le dénivelé global n’est pas insurmontable mais attention à la dernière montée entre le Lac d’Emosson et le barrage du Vieux Emosson qui est plutôt pentu. Attention également à la circulation automobile en période estivale (juillet – août) même si la route est suffisamment large.

Toujours durant la période estivale, un lieu si exceptionnel et accessible reste forcément très fréquenté. Par endroit, le long du barrage principalement, « l’affluence » pourrait rendre la progression plus difficile et vous freiner dans votre élan. Rien de bien méchant mais n’oubliez pas que, même à VTT, les piétons, ou les randonneurs en l’occurrence, restent prioritaires.

Quelques mots sur un point d’intérêt… Vous me voyez sans doute venir sur le choix du point d’intérêt de cet article mais savez-vous que le lac d’Emosson est avant tout représenté par son barrage ? Un barrage voûte précisément, de forme arquée, à vocation hydroélectrique.

Il est alimenté par des eaux du massif du Giffre et artificiellement par des eaux du massif du Mont-Blanc et des Aiguilles Rouges. Le barrage d’Émosson est le troisième plus haut barrage de Suisse après celui de la Grande-Dixence et celui de Mauvoisin.

Quatre collecteurs transportent l’eau vers le barrage d’Émosson. Par ailleurs, trois d’entre eux drainent les eaux depuis le territoire français. Par exemple, celui situé au Sud capte les eaux du glacier d’Argentière, du Tour et de Lognan par des prises d’eau sous-glaciaires en remontant par gravité vers le barrage.

Le barrage bloque aussi le torrent de Barberine, alimentant ainsi le lac d’Emosson. Ce dernier a une superficie de plus de 3 km2, une profondeur maximale de 161 mètres et une profondeur moyenne d’une septantaine de mètres pour un total de 227 millions de m3 d’eau.

La construction du barrage a été jalonné de difficultés. Dès le départ, les ingénieurs étaient conscients du potentiel de la vallée de Barberine. Le problème consistait à avoir suffisamment d’eau pour le remplir ! A lui seul le bassin-versant ne représentait pas suffisamment d’apports. A cette époque, début du 20ème , il était pour des raisons techniques et économiques impensable de se lancer dans la construction des différents collecteurs que connaît aujourd’hui l’aménagement d’Emosson.

L’idée du barrage est revenue au début des années 1950 avec un avant-projet porté par M. Gross, ingénieur de Salvan. Il était question de capter les eaux de la Dranse d’Entremont, de la Dranse de Ferret, du Trient et de l’Eau Noire pour compléter les apports du bassin-versant de Barberine. Après plusieurs projets avortés, c’est finalement par l’entremise d’Albert Maret, promoteur de Mauvoisin, qui soumit l’idée à la société Motor Columbus SA. Ceci déboucha sur la création de la société Usines hydroélectriques d’Emosson SA en 1954.

En 1962 la société Atel (Aar et Tessin SA) fut affiliée à la société. A cette époque, il y avait donc 50% de participation française représentée par EDF et 50% de participation suisse représentée par Motor Columbus (25%) et Atel (25%).

Avant de pouvoir poser la première pierre, il fallait s’assurer de l’accord des CFF de submerger leur barrage de Barberine de 42m d’eau. Celui-ci fut obtenu sous deux conditions : premièrement que les Usines hydroélectriques d’Emosson SA leur garantissent un avoir énergétique forfaitaire et deuxièmement qu’un volume d’accumulation, librement utilisable, leur soit réservé pour le restant de leur concession. En 1961, les CFF signèrent un accord de principe qui eut pour effet de prolonger jusqu’en 2017 leurs concessions fédérale et communales.

Un autre détail important freina la construction du barrage : le déplacement de la frontière franco-suisse ! Cet échange de territoire permit au mur du barrage d’être totalement sur sol suisse et la centrale de Châtelard-Vallorcine entièrement sur sol français. Ce fut chose faite lors de la signature par les deux Etats de la convention du 23 août 1963. Ce n’est que le 19 avril 1967 que la construction du barrage fut entièrement approuvée avec le début des travaux le 15 juillet 1967.

Le barrage est entré en service le 1er juillet 1975. Le coût estimé de la construction en 1973 était de 650 millions de francs suisses.

En décembre 2008, la fusion d’Atel et d’EOS donne naissance au groupe Alpiq. Dès lors ESA est une société de partenaires à parts égales : EDF et Alpiq. En 2015, nous avons célébré le 40ème anniversaire de l’aménagement, date symbolique car représentant la moitié de la durée de la concession !

Parlons un peu cyclisme ! Une arrivée au lac d’Émosson a été organisée sur le tour de France 2016 lors de la 17e étape. Ilnur Zakarin s’imposait en échappée tandis que Christopher Froome consolidait son maillot jaune.

En amont du barrage d’Emosson se trouve un autre barrage, celui du Vieux-Emosson situé à 2’205 m. d’altitude construit par les CFF dès 1955.

A propos du lieu nommé « Émosson », il désigne en fait un alpage. Le terme proviendrait d’une agglutination du mot « des mossons », c’est-à-dire « des génisses ». « Vieux » proviendrait du latin viduus, « veuf », en raison de l’isolement du site.

Enfin, curiosité ancestrale de la région, le lieu abrite une petite colonie de dinosaures qui laisse régulièrement des traces après chacune de leurs sorties. Bien que très discrets car jamais aperçus en chair et en os, les traces témoignent de leurs présences à chacune de leurs sorties … …

Un peu plus sérieusement, les empreintes de très anciens pas de dinosaures se concentrent sur le versant helvétique du col de la Terrasse à l’extrémité sud-est du cirque d’Emosson. La dalle inclinée de 40° a été découverte par Georges Bronner le 23 août 1976 grâce à une fonte partielle de la neige recouvrant en permanence le vallon après une période de sécheresse et de canicule.

Avant la formation des Alpes, la mer recouvrait une bonne partie de l’Europe. Les organismes qui y vivaient ont été enfouis dans les sédiments marins. Leur coquille, leur squelette ou leurs empreintes ont pu y subir un lent processus de fossilisation. Il n’est d’ailleurs pas rare de trouver des fossiles dans les roches sédimentaires à divers endroits du Valais.

Au Vieux-Emosson, les traces de 5 à 9 espèces de dinosaures (comme des archosaures, par exemple) ont été imprimées sur des dalles de quartzites légèrement inclinées surplombant le Vieux-Emosson, vers 2’400 m. d’altitude. Il y a plus de 230 millions d’années, des dinosaures sont passés sur une plage, laissant ces traces toujours visibles de nos jours.

A cette époque, les Alpes n’existaient même pas. Le lieu était recouvert par une mer peu profonde, dans laquelle s’accumulaient des sables, recouvrant une bonne partie de l’Europe. La présence de cette mer est d’ailleurs attestée par les petites vaguelettes fossilisées visibles à la surface des dalles de quartzites.

Des dinosaures parcouraient la plage aux abords de cette mer et ont laissé dans le sable des empreintes, qui se sont durcies par un assèchement rapide. Celles-ci ont ensuite été recouvertes de sédiments fins apportés par une nouvelle arrivée d’eau. 150 millions d’années plus tard, les Alpes ont commencé à émerger. La mer a disparu et les roches sédimentaires qui s’y sont formées ont pu être portées jusqu’au sommet de nos montagnes les plus élevées.

Ces traces montrent que les plages constituaient sans doute des zones de passages qui reliaient le milieu aquatique, dans lequel ces animaux vivaient, et les terres émergées où ils trouvaient leur nourriture ou encore des lieux appropriés pour la nidification (pour mémoire, les dinosaures étaient ovipares et pondaient donc des œufs!).

Le site laisse apparaître près de 800 empreintes réparties sur 350 m2. Il est protégé par arrêté du Conseil d’État du Canton du Valais en date du 9 novembre 1983, puis reconnu par l’Académie suisse des sciences naturelles comme géotope d’importance nationale en 1996.

Les empreintes sont généralement accessibles entre la mi-juillet et la fin octobre mais dépêchez-vous car, selon certaines études, l’érosion devrait les faire disparaître d’ici à 2030. Par souci de préservation, des moulages ont été effectués et sont conservés au Muséum d’histoire naturelle de Genève.

Photos

Highlights

Toutes les images

Pour plus d’images, veuillez me contacter : admin@vtt-valais.ch

Vidéos

GoPro

(trajet depuis l’objectif [altitude la plus haute] jusqu’au point de départ [altitude la plus basse])

Version longue

Version courte

Version longue

Alternative YouTube : https://youtu.be/-tia1n38DtI

Version courte

Alternative YouTube : https://youtu.be/s_8h6b8-lN0

Alternative YouTube : https://youtu.be/-tia1n38DtI

Alternative YouTube : https://youtu.be/s_8h6b8-lN0

Drone

(prises de vues aériennes)

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