De Ried-Brig à Col du Simplon

Quelques mots sur mon ressenti… Cette randonnée est particulière car elle nous emmène sur une route bien connue parcourue plus souvent en véhicule motorisé plutôt qu’à VTT. Les paysages et décors le long de la route nous paraissent donc plutôt habituels et n’offrent ainsi que peu de place à la surprise de la découverte.

Cependant, en suivant le tracé pour lequel j’ai opté, c’est-à-dire via l’ancienne route menant au Simplon, vous aborderez l’ascension sous un autre angle de vue vous permettant de profiter des superbes paysages sans vous soucier de la circulation.

De mon côté, j’ai également cherché à explorer les environs que la carte du tracé ne vous présente pas mais c’est à vous de les découvrir avant l’arrivée au Simplon. Notamment, l’Alte Ganterbrücke ou Rothwald, par exemple. Pour moi, c’est sous cette forme que la randonnée prend son sens et non pas en suivant la route principale qui n’amène rien d’intéressant sans parler du danger lié à la circulation.

Quelques mots sur le parcours… Transition toute trouvée avec le paragraphe précédent, la difficulté principale de cette randonnée reste la circulation. La route menant au col du Simplon est très fréquentée et pas seulement par des voitures.

A mon sens, la section la plus dangereuse reste les derniers kilomètres à partir de Rothwald où vous n’aurez pas d’autres choix de suivre la route principale qui ne serait pas un problème en soi s’il n’y avait pas une petite série de tunnels. A l’intérieur, la route y est bien plus étroite et lorsque vous avez des camions ou des bus qui vous dépassent le danger est bien réel.

Si vous êtes serein sur votre vélo, êtes habitué à la circulation et que le dénivelé ne vous effraie pas, cette randonnée ne représente aucune autre difficulté. En accédant au col par l’ancienne route, nullement fréquentée, vous évitez également une bonne partie de la route principale et donc les risques liés à la circulation.

Quelques mots sur un point d’intérêt… Le col du Simplon est un col situé à 2’006 mètres d’altitude. Il est ouvert toute l’année et connaît un important trafic de poids lourds. La route principale ne passe pas strictement au col orographique mais légèrement plus haut. Le véritable col se trouve légèrement à l’ouest de la route, à une altitude de 1’996 mètres.

Il relie le bassin du Rhône au bassin du Pô en Italie, se trouvant précisément entre la vallée de la Taferna, affluent de la Saltina qui se jette dans le Rhône à Brigue, et la vallée de la Diveria (Doveria en Suisse), affluent du Toce qui se jette dans le lac Majeur, relié au Pô par la rivière Tessin.

La route a été construite entre 1801 et 1805 par l’ingénieur Nicolas Céard, sur l’ordre de Napoléon Bonaparte qui voulait ouvrir un passage pour son artillerie ; le coût fut de plus de huit millions de francs. Le col a donné son nom à l’ancien département du Simplon (1810-1813).

C’est aussi Napoléon qui, le 21 février 1801, sans même consulter les chanoines du Saint-Bernard, décida la création d’un hospice en tout point semblable à celui du col du Grand-Saint-Bernard, parce qu’il avait beaucoup apprécié l’utilité de celui-ci.

Avant Napoléon, au Moyen Âge déjà, le Simplon représentait l’un des principaux axes de transit européen. Un premier hospice est mentionné dès 1235, dont les origines sont toutefois inconnues. Il est tenu par les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem et accueille marchands, pèlerins, indigents et malades. Au 17ème siècle, alors que l’hospice des chevaliers de Saint-Jean a disparu, Gaspard Stockalper relance l’économie locale et fait édifier un nouvel hospice en 1666 portant le nom d’Alper Spittel.

En 1800, Napoléon Bonaparte ordonne la construction de la première route carrossable à travers les Alpes, devant servir de voie militaire la plus directe entre la France et l’Italie. Cette fondation est censée permettre à Napoléon d’asseoir sa domination sur l’Italie du Nord au détriment des Autrichiens. Le Simplon devient ainsi le chemin le plus rapide entre Paris et Milan.

Le 28 février 1801, l’empereur ordonne alors la construction de l’hospice encore en place de nos jours. La durée de construction est longue, environ 20 ans. Durant cette période les chanoines tiennent un hospice provisoire dans l’ancien hospice Stockalper. Après de nombreuses tergiversations liées aux coûts de l’entreprise, la première pierre de l’hospice n’est finalement posée qu’en 1813, peu avant la débâcle de l’empereur qui interrompt les travaux et entraîne un long temps mort jusqu’en 1826.

L’hospice a alors mauvaise presse, considéré comme le symbole de l’assujettissement du Valais à la France. Finalement, en 1826, les chanoines s’engagent à l’achever et son inauguration a lieu en 1831. Deux ans plus tard, l’hospice est approuvé par le Saint-Siège qui lui accorde un statut similaire à celui du Grand-Saint-Bernard.

Au tournant du 20ème siècle, le tunnel du Simplon reliant Brigue à Iselle commence à être construit. Le premier train traverse le tunnel en 1906, rendant plus fonctionnelle la ligne Paris-Milan. Il n’y a dès lors plus besoin de franchir le col alpin pour traverser l’Europe et l’hospice du Simplon voit le nombre de passants drastiquement chuter.

Actuellement, l’hospice est un bâtiment en pierre de 3 étages, bâti sur le modèle de l’hospice du Grand-Saint-Bernard. Il peut héberger jusqu’à 130 personnes et est ouvert toute l’année. Les chanoines en assurent toujours la gérance.

Enfin, pendant la Seconde Guerre mondiale, l’hospice logea jusqu’à 600 hommes de troupe chargés de la surveillance de la frontière Sud du canton du Valais.

A ce propos, la sculpture de l’aigle royal située au Nord de l’hospice représente le symbole de la vigilance, érigé en souvenir de la « Wacht am Simplon » durant la Seconde Guerre mondiale.

L’aigle mesure plus de 9 mètres de haut et est constitué de pierres grossièrement taillées. Il a été construit selon les plans de l’architecte et sculpteur Erwin Friedrich Baumann de Faulensee, Spiez, en 1944.

Considérant que le rayonnement solaire est intense à une altitude de plus de 2’000 mètres d’altitude et que la maçonnerie massive isolée pouvait potentiellement avoir un effet destructeur sur les couches extérieures en cas de refroidissement, il a aménagé une cavité accessible au centre du noyau de béton. Le musée du fort d’infanterie dans les gorges de Gondo expose une maquette et des documents sur l’histoire de la construction de l’aigle du Simplon.

Sur le socle, on peut lire l’inscription suivante :
«in der freiheit der berge steht es, ein wuchtiges mal aus hartem granit: ein gedenken treuer pflichterfüllung, ein dauerndes mahnen, willig und wach zu sein für unsere freiheit.»

En français : « DANS LA LIBERTE DES MONTAGNES, UNE VRAIE MALADIE EN GRANIT DUR : UNE MEMOIRE DE FIDELITE A L’OBLIGATION, UNE OBLIGATION PERMANENTE D’ETRE VOLONTAIRE ET VIGILANT POUR NOTRE LIBERTE. »