De Le Sépey à Lac de l’Hongrin

Quelques mots sur mon ressenti… Saveur particulière pour cette randonnée qui n’était, ce jour-là en tous les cas, pas du tout prévue. Le départ depuis le Sépey est d’ailleurs plutôt tardif, après 10 heures, car si la journée VTT était bien prévue celle-ci ne devait pas se dérouler dans cette région mais plutôt de l’autre côté, plus au Sud, à Vouvry.

L’objectif initial de cette journée était de démarrer depuis le village de Miex, pas loin de l’usine de Chavalon, de monter au Lac de Taney puis emprunter le sentier menant jusqu’au Grammont.

N’étant pas très au fait des actualités de toutes les régions valaisannes, je n’avais pas entendu que quelques jours auparavant, la commune de Vouvry, soucieuse de diminuer les désagréments causés par le trafic notamment aux habitants de Miex, a décidé de limiter l’accès au site protégé aux véhicules à moteur.

Inutile de vous dire que lorsque je suis arrivé sur site, le parking était complet et un agent de sécurité m’a gentiment informé que je ne pouvais pas accéder au village de Miex, ni à ses alentours. J’ai donc dû trouver une alternative qui s’est avérée être le Lac de l’Hongrin.

Faute de temps pour choisir le lieu de stationnement de mon véhicule et connaissant Le Sépey, c’est ce hameau qui m’a servi de point de départ.

J’ai décidé de faire une boucle pour éviter la circulation sur la route principale lors de l’aller. Au retour, comme il était déjà tard et que je devais franchir le col des Mosses, j’ai opté pour la route principale jusqu’au Sépey.

Finalement, cette randonnée était plaisante avec une découverte de quelques alpages et du col de la Pierre du Moëllé d’ailleurs bien fréquentée par les cyclistes. La descente jusqu’au lac ne s’est pas vraiment déroulée comme je le souhaitais car celui-ci n’était que peu visible. J’ai ainsi décidé de prolonger la balade jusqu’à la Lécherette et de prendre de la hauteur en continuant par la route de Neusille. Finalement, avec une vue d’ensemble sur le lac qui me convenait, j’ai décidé de m’arrêter au lieudit Pâquier Pilet.

Peut-être que je referais cette randonnée un jour en longeant le lac par la Route de l’Hongrin jusqu’au barrage. La vue sur le lac est belle d’en haut mais je suis curieux de le découvrir en contrebas.

Quelques mots sur le parcours… Le dénivelé ne paraît pas élevé mais n’oubliez pas que le tracé proposé gravit un premier col avant de redescendre vers le lac. Cette descente vous fera perdre environ 300 mètres d’altitude qu’il faudra gravir à nouveau pour accéder au point d’arrivée par la Route de Neusille.

Vous devrez à nouveau gravir environ 100 – 150 mètres pour franchir le Col des Mosses au moment du retour.

Le dénivelé total atteint facilement les 1’000 – 1’100 mètres ce qui ne représente pas une montée insurmontable non plus. Le revêtement est en asphalte sur toute la durée de la randonnée.

Prenez garde à la circulation au retour mais même sans grande expérience, cette balade devrez être aisément accessible.

Quelques mots sur un point d’intérêt… Le lac de l’Hongrin est un lac artificiel délimité au nord par un barrage à double voûte datant de 1969.

Il est alimenté en amont par l’Hongrin, cours d’eau situé dans le bassin versant du Rhin, par le biais de la Sarine. Les installations hydroélectriques des Forces motrices Hongrin-Léman réalisent du pompage-turbinage entre le lac de l’Hongrin et le lac Léman.

Le bassin versant autour du barrage s’étend sur 46 km2, il est complété par d’autres prises d’eau qui permettent de couvrir encore 45 km2. La retenue a un volume de 52 millions de m3 pour une surface de 160 hectares.

Le lac est situé en zone militaire où l’armée suisse procède à des exercices d’infanterie avec lance-mines et à des manœuvres de véhicules blindé à roues Piranha (char d’assaut et M-113 auparavant).

Le barrage a été construit en 1969 avec finition pour l’ensemble des travaux liés au barrage en 1971. Sur la question du partage des eaux, le projet hydroélectrique de l’Hongrin nourrit des tensions pendant une quinzaine d’années entre les gouvernements des cantons de Vaud et de Fribourg.

La hauteur des deux voûtes est de 123 et 93 mètres pour une longueur du couronnement de 325 mètres.

Une galerie d’amenée de 8 km ainsi qu’une conduite forcée de 1,2 km acheminent les eaux du lac aux deux usines hydroélectriques souterraines de Veytaux, d’une puissance totale de 480 MW et situées sur la rive du lac Léman entre Villeneuve et le château de Chillon. En plus de turbines Pelton, cette usine est équipée de pompes permettant le stockage de l’énergie électrique (pompage-turbinage).

Quelques mots sur le col de la Pierre du Moëllé qui possède également un lien avec l’histoire militaire. Comme de nombreux cols des Alpes, il a été fortifié durant la Seconde Guerre mondiale.

La Pierre du Moëllé elle-même a été excavée pour en faire un ouvrage d’infanterie équipé notamment de deux canons antichars et de mitrailleuses. Deux fortins armés de mitrailleuses flanquent le col. Sur le versant ouest, le bloc de la mitrailleuse du fortin est camouflé en grange alors que l’embrasure du poste d’observation/fusil mitrailleur situé quelques mètres en amont est camouflé en rocher.

L’ouvrage d’infanterie du Château commun, plus important, est situé en aval du col sous la tour de Famelon. Ce fort était équipé d’un canon antichar et de nombreuses embrasures permettant le tir à la mitrailleuse et au fusil mitrailleur ainsi que pour des missions d’observation.

L’ensemble des ouvrages formant ce barrage défend le versant sud du col. Son but était d’interdire le passage du col par un adversaire mécanisé venant de la vallée du Rhône et comptant poursuivre par l’Hongrin vers l’Intyamon ou le Pays d’Enhaut. Il est complémentaire des barrages de Corbeyrier et des Agites à l’ouest, du barrage de La Comballaz qui défend le col des Mosses et de plusieurs fortins couvrant des zones d’héliportages.