De Plamproz, Fionnay à Cabane de Chanrion
Sortie du 11 juin 2022
Caractéristiques
Altitude départ
1’360 m.
Altitude arrivée
2’480 m.
Dénivellé global
1’120 m.
Distance (envir.)
22.5 km
Carte et description
Quelques mots sur mon ressenti… Le projet de parcourir le Sud du Val de Bagnes, et plus particulièrement la région entourant le barrage de Mauvoisin, me trottait dans la tête depuis plusieurs années déjà même si j’ai attendu 2022 pour le réaliser. Cette balade se mérite car le parcours n’est pas si aisé mais j’y reviendrai dans la section appropriée.
Dans sa première partie, la randonnée suit la route qui longe la Dranse de Bagnes et même si je dispose de peu de photos à vous présenter, cette première portion offre de beaux paysages. Le sentiment d’une vallée qui se resserre jusqu’au barrage est bien présent avec des sommets montagneux qui vous encerclent petit à petit.
Arrivé au pied du barrage de Mauvoisin, vous aurez encore un long tunnel à parcourir avant de pouvoir enfin contempler le lac du même nom. De mon côté, la traversée de ce tunnel sombre, humide, sinistre et empli d’un bruit incessant de cours d’eau tambourinant au-dessus ou au travers du tunnel m’a particulièrement tourmenté.
Ce trouble a eu toutefois pour effet de décupler mon sentiment de béatitude en découvrant que la traversée d’une galerie si lugubre peut, à son terme, laisser place à un paradis ou une merveille de la nature en l’occurrence.
Le panorama qui s’offrira à vous est tout simplement somptueux. De hauts sommets montagnes avec le Grand Combin en tête, une vallée verdoyante composée de nombreuses rivières rejoignant l’emblème de ce nouveau territoire, le Lac de Mauvoisin.
Etant encore plus désireux de découvrir cette région, j’ai persévéré jusqu’à la cabane de Chanrion. Assiduité que je ne regrette pas tant les paysages ont continué à m’enchanter. Cette randonnée, plus particulièrement après la sortie du tunnel du barrage, n’est pas la seule à procurer une sensation « hors du monde » mais je pense que c’est celle qui s’en approche le plus en Valais.
Quelques mots sur le parcours… Je ne vais pas donner de faux espoirs aux débutants mais le parcours proposé est difficile. Pour revenir à ce que je disais aux paragraphes précédents, la traversée du tunnel est pénible et même si la sortie laisse place à une beauté exceptionnelle, la suite n’est pas de tout repos.
Le revêtement est praticable mais vous devrez encore grimper d’une centaine de mètre pour atteindre le point le plus culminant et le plus éloigné du lac. La descente se fera ensuite sur environ 200 mètres pour gravir une nouvelle montée en direction de Chanrion.
Avant d’atteindre la cabane et d’accéder à plusieurs virages en lacets proche de la Barme, vous franchirez un petit col qui vous fera à nouveau descendre d’une cinquantaine de mètres à gravir à nouveau après quelques centaines de mètres. Bref, au final, ces montées / descentes sont fatigantes et ne reflètent pas le dénivelé global mentionné dans cet article.
Cette randonnée est exigeante et longue mais de loin pas impossible pour des pratiquants réguliers ayant un bon physique. Pour les débutants, je vous suggère de démarrer votre excursion depuis le pied du barrage. L’accès en voiture est facile et le site dispose de nombreuses places de stationnement.
Dernière chose, le tracé en GoPro démarre de la cabane de Chanrion et se termine au pied du barrage, la batterie m’ayant abandonné peu de temps après.
Quelques mots sur un point d’intérêt… La région parcourue propose en réalité trois principaux points d’intérêts.
La cabane de Chanrion est un refuge de montagne du Club alpin suisse (CAS) dans les Alpes valaisannes. Elle se trouve au sud du barrage de Mauvoisin à 2’462 mètres d’altitude. Elle est sous propriété de la section de Genève et a été construite en 1890, sur la base d’une structure en bois à deux étages. En 1912, la cabane a été agrandie par une extension perpendiculaire.
Après cet agrandissement, elle comportait 42 places. La cabane actuelle, en pierre a été construite en 1938 et comporte 73 places. Une particularité de cette cabane a été la longévité du gardien Hubert Bruchez, qui en a assuré la garde durant 50 ans, soit de 1919 à 1969.
Avant d’atteindre la cabane de Chanrion, vous ne pourrez passer à côté du barrage de Mauvoisin situé à une altitude de 1’975 m. Il s’étend sur 520 m. avec un volume de 211 millions de mètres cubes.
À sa construction, le barrage de Mauvoisin a bloqué le cours de la rivière Dranse de Bagnes pour former le lac de Mauvoisin. Celui-ci s’étend sur 5 km. Sa superficie est de 2 km2 et sa profondeur est supérieure à 200 mètres.
Avant d’être une retenue artificielle, le lac de Mauvoisin était naturel et se formait parfois lorsque le glacier du Giétro bloquait le cours de la Dranse de Bagnes. Le 16 juin 1818, la retenue, qui avait atteint des proportions énormes avec un lac de plus 2 kilomètres sur 200 mètres de large et une profondeur de 60 mètres, céda en dépit des travaux entrepris par l’ingénieur cantonal Ignace Venetz. L’inondation dévasta la vallée jusqu’à Martigny, causant une quarantaine de morts et d’innombrables dégâts. Une catastrophe similaire s’était déjà produite en 1595.
La construction du barrage voûte, commencée en 1951, est achevée en 1958. L’ouvrage mesure alors 237 m. de hauteur mais sera cependant encore surélevé de 13,50 m. en 1991. Le projet original est imaginé dès les années 1940 par l’ingénieur bagnard Albert Maret, qui obtiendra les premières concessions et donnera l’impulsion décisive au projet, malgré les réticences de certains membres du gouvernement cantonal valaisan. C’est le conseiller d’État Maurice Troillet en particulier qui s’opposera à la construction de cet ouvrage dans le val de Bagnes, après l’avoir dans un premier temps soutenu, pour lui préférer finalement l’option Dixence, pourtant plus coûteuse.
Finalement, les deux barrages pourront voir le jour, la hauteur du mur projeté à Mauvoisin étant cependant revue à la baisse, malgré les deux principaux avantages que le site présentait par rapport à celui du val des Dix : altitude moindre, permettant de diminuer le nombre de galeries et de stations de pompage visant à amener les eaux de captation dans le lac de retenue et de réduire ainsi les coûts de l’énergie produite. L’étroitesse plus prononcée de la vallée, autorisant la construction d’un barrage voûte, et non d’un barrage de type poids comme sur le site de la Dixence, limitait également les coûts de construction.
Conçu en collaboration avec l’ingénieur Alfred Stucky, le barrage se classe actuellement au 2e rang mondial dans la catégorie barrage voûte. La largeur de l’ouvrage à sa base est de 53,50 m., et de 12 m. au couronnement, pour un volume total de plus de 2 millions de mètres cube.
La production d’électricité est assurée par la société Forces Motrices de Mauvoisin SA à Sion (FMM SA), qui dispose de plusieurs centrales électriques à Fionnay, Riddes, Chanrion et Champsec.
Via un tunnel, les eaux du lac de Mauvoisin alimentent la centrale souterraine de Fionnay, d’une puissance de 138 MW. L’eau continue ensuite sa descente dans un bassin de régulation, d’où repart un tunnel long de 15 km qui l’amène à la vallée du Rhône. L’eau y alimente alors la centrale de Riddes d’une puissance de 225 MW. Le système de stockage inclut également l’usine de Chanrion (28 MW) au sud du Lac de Mauvoisin et l’usine secondaire de Champsec (5 MW) en aval de la vallée dans le Val de Bagnes. La puissance totale de l’installation est donc de près de 400 MW. Sa production moyenne est par ailleurs d’environ 1’000 GWh par année.
Ces deux points d’intérêts sont sous la surveillance et protection d’un sommet majestueux nommé le Grand Combin, culminant à 4’314 mètres. Il constitue le plus haut sommet situé entre le mont Blanc (4’806 m.) et la dent Blanche (4’358 m.) et le deuxième plus haut sommet de Suisse romande. Il est le point culminant d’une importante chaîne montagneuse, le Combin, glaciaire dans son versant nord où descend le glacier de Corbassière. Ses similitudes avec certains passages historiques du mont Blanc lui ont fait emprunter certaines dénominations comme Le Corridor ou le Mur de la Côte.
Le Combin est constitué sur sa crête principale de trois pics, le Combin de Grafeneire ou Grand Combin, au centre ; le Combin du Valsorey (4’186 m.) à l’ouest et le Combin de la Tsessette (4’135 m.) à l’est.
Quelques dates marquantes liées à l’alpinisme :
1851 – Première ascension du Combin de Corbassière par Gottlieb Samuel Studer, J. von Weissenfluh et J.B. Fellay.
1857 – Première tentative importante sur le Grand Combin par les guides Jouvence Bruchez, Benjamin Felley et Maurice Felley. Les trois hommes atteignent l’aiguille du croissant (situé à 4’260 m) le 20 juillet.
1857 – Ascension du Combin de la Tsessette par William Mathews.
1857 – Antécime (au-dessous de la cime principale) du Grand Combin par Gottlieb Samuel Studer et Johann Jakob Weilenmann.
1859 – Première ascension réussie du Grand Combin par Charles Sainte-Claire Deville avec Daniel Balleys, Emmanuel Balleys, Gaspard Balleys et Basile Dorsaz.
1907 – Première ascension à skis par Marcel Kurz.
Photos
Highlights
Toutes les images
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Vidéos
GoPro
(trajet depuis l’objectif [altitude la plus haute] jusqu’au point de départ [altitude la plus basse])
Version longue
Version courte
Alternative YouTube : https://youtu.be/3tA7SsCxuUU
Alternative YouTube : https://youtu.be/ojg9SwgVPFI
Drone
(prises de vues aériennes)
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