De Saas-Balen à Schwarzbergalp, Mattmark

Sortie du 20 août 2023

Caractéristiques

Altitude départ

1’485 m.

Altitude arrivée

2’370 m.

Dénivellé global

885 m.

Distance (envir.)

16.5 km

Carte et description

Quelques mots sur mon ressenti… Cette randonnée a une saveur particulière pour ma part pour différentes raisons. Dans un premier temps, elle n’aurait pas dû avoir lieu ce jour-là mais plutôt comme dernière balade de fin de saison. De plus, au vu de l’ascension relativement faible le long du tracé, je devais à la base partir depuis le hameau d’Eisten parcourant ainsi une grande partie de la vallée.

Enfin, comme je ne connaissais pas la Vallée de Saas (Saastal, en allemand), je repoussais cette découverte depuis longtemps et je souhaitais maintenir cette vallée secrète et garder ce côté mystérieux.

Mais la saveur particulière ne s’explique pas véritablement par ces points. Les éléments cités ci-dessus expliquent plutôt la manière dont je souhaitais aborder la préparation de cette randonnée et la découverte de cette vallée.

La saveur particulière découle plutôt de la raison pour laquelle j’ai en quelque sorte bouleversé mes exigences et précipité cette découverte. Je l’expliquerai dans l’article dédié mais il s’avère qu’une semaine avant cette randonnée, j’ai été victime d’une chute assez rude avec le VTT dans la région des Haudères en Valais central.

Le Trek avait d’ailleurs fini par lâcher prise peu avant la fin de la saison 2023 malgré que ses éléments mécaniques aient tenus bons lors de la randonnée que je vous présente dans cet article. De mon côté, j’ai été légèrement amoché avec des douleurs dues à ma chute qui ont duré quelques jours et que je ressentais encore lors de ma virée dans le Saastal.

J’ai pris conscience ce jour-là qu’un accident pourrait sérieusement compromettre mes virées futures à VTT et qu’il était temps que je découvre toutes les régions valaisannes, dont le Saastal. Comme les douleurs et le choc étaient encore présents, j’ai préféré partir depuis Saas-Balen avec un dénivelé bien moins élevé pour me préserver.

Reste de cette balade que la découverte des paysages de cette vallée m’a entièrement comblé, comme je m’y attendais bien évidemment. Le glacier de l’Allalin, à son extrémité, offre un sublime spectacle de cascades provenant de la fonte des glaces et se déversant en torrent glaciaire pour donner naissance à la rivière Viège de Saas.

Enfin, cerise sur le gâteau, le barrage du Mattmark et son lac, le Stausee Mattmark, se dévoilent au sein d’un décor spectaculaire. Ce barrage est d’ailleurs le dernier grand barrage du canton que je me devais de découvrir et je n’ai été de loin pas déçu.

Il s’agit d’une randonnée paisible, aisément praticable et offrant de multiples paysages variés qui ne pourront que vous ravir.

Quelques mots sur le parcours… Si vous avez lu les paragraphes précédents, vous aurez compris que le tracé ne présente pas une grande difficulté. L’ascension se fait en douceur et le revêtement est composé en majeur partie d’asphalte.

Comme je le dis régulièrement dans ce type de randonnée, restez vigilants à la circulation qui peut être plus ou moins intense en fonction de la période choisie pour parcourir cette région.

Enfin, de mon côté, j’ai décidé, au retour, de contourner entièrement le lac et d’éviter la route principale pour rejoindre Saas-Balen. Je vous conseille d’ailleurs d’éviter la route principale mais le contournement du lac n’est pas une bonne idée. L’accès est plutôt dédié au randonneur pédestre et vous aurez vite fait de les gêner sans parler de certaines sections difficilement praticables à VTT lors de ma balade.

Quelques mots sur un point d’intérêt… Le barrage de Mattmark est un barrage situé à Mattmark, une plaine subalpine située sur les hauteurs de la vallée de Saas à environ 2 100 mètres d’altitude. Jusqu’aux années 1960, la plaine était constituée des restes des moraines des glaciers alentours ainsi que de dépôts alluviaux. Un lac naturel, dont la taille variait en fonction de la dynamique des glaciers et de la constitution de digues, était également présent.

 

La plaine et le petit lac naturel de Mattmark ont été engloutis sous la retenue d’eau artificielle, le lac de Mattmark.

L’ouvrage s’inscrit dans la politique suisse de développement des infrastructures hydroélectrique en Valais après la Seconde guerre mondiale. Le souhait d’aménager l’espace pour limiter les risques naturels de débâcle, particulièrement élevés dans cette vallée, est également un élément décisif dans le choix de bâtir le barrage. Les premiers travaux préparatoires commencent en 1955 et la construction de l’édifice débute en 1960 pour s’achever en 1966.

La construction est marquée par la catastrophe de Mattmark, le 30 août 1965. Au total, 88 ouvriers sont tués lors de l’effondrement d’un pan du glacier de l’Allalin sur le chantier.

L’Allalin, un glacier très instable et sujet à d’importants mouvements, a en effet fréquemment envahi la vallée durant les périodes froides. Durant ces moments d’avancée, le glacier a provoqué la constitution de digues de glace et donc d’un lac glaciaire (l’eau de fonte étant empêchée de s’écouler vers l’aval). La vallée de Saas a ainsi subi plusieurs débâcles au cours de son histoire.

Des inondations parfois dramatiques sont intervenues au fil des siècles lorsque la barrière glaciaire fondait, notamment en 1589, 1633, 1680 et 1772, où des villages et des pâturages ont été envahis par les eaux.

Ainsi, l’inondation de 1633 a obligé plusieurs familles à quitter la région. D’autres ont travaillé des années pour remettre en état le fond de la vallée, en faisant vœu de ne pas se marier tant qu’ils n’auraient pas achevé leur tâche ; et, dans les quatorze années qui ont suivi, pas un seul mariage n’a eu lieu dans la paroisse de Saas.

Les ruptures de la barrière naturelle de 1589 et de 1633 ont été jusqu’à atteindre Viège, où elles ont dévasté les terres agricoles. Et en 1680, 18 maisons ont été détruites à Viège. Pour prévenir de telles catastrophes, les habitants ont envisagé, autour de 1900, de construire un canal de drainage souterrain ; mais les fonds ont manqué pour pouvoir le réaliser.

Le barrage de Mattmark est un barrage remblai. La digue est construite en grande partie avec le matériel morainique se trouvant directement sur la plaine de Mattmark.

D’une hauteur de 120 mètres et d’un volume de près de 10 millions de mètres cubes, il retient un lac d’une superficie de près de 2 kilomètres carrés.

Hormis les objectifs énergétiques après la Seconde guerre mondiale, l’intérêt de construire un barrage à Mattmark reposait également sur la nécessité pour les autorités locales de maîtriser et réduire les risques naturels dans la vallée de Saas. Ainsi, la construction de l’ouvrage hydroélectrique sera également accompagnée par la mise en place d’infrastructures et d’aménagements à même de préserver les populations et l’économie de la vallée en aval.

Les autorités décident d’ériger le barrage dans la zone située sous le glacier l’Allalin. Ce choix était motivé par la volonté de protéger les installations techniques hydroélectriques d’éventuels dommages causés par le glacier.

La construction du barrage est décidée le 28 juin 1955. Les travaux de préparation pour le futur chantier commencent rapidement. Une route permettant de relier le site de Mattmak à Viège est alors construite afin d’assurer l’acheminement du matériel, des matériaux et des ouvriers.

À l’instar des autres chantiers de grandes infrastructures alpines (barrages, tunnels) en Suisse, la grande majorité des ouvriers travaillant sur le chantier sont des émigrés souvent d’origine italienne. Le statut de ces travailleurs est précaire : les autorisations de travail sont difficiles à obtenir, nécessitent des examens administratifs approfondis et sont délivrées uniquement de manière temporaire ou saisonnière. L’ensemble des employés, des ingénieurs aux ouvriers, sont logés dans des baraques à proximité du chantier.

Le lundi 30 août 1965 à 17 h 15, un pan du glacier de l’Allalin surplombant le site du barrage de Mattmark s’effondre sur le chantier. Plusieurs baraquements de travail ainsi qu’un dortoir pour les ouvriers sont ensevelis sous 2 millions de mètres cubes de glace, de rochers et de terre. La catastrophe fait 88 morts.

La reconnaissance par les autorités valaisannes et suisses du caractère mémoriel de la catastrophe intervient à partir des années 1980. En 1985, une première plaque officielle est posée et une cérémonie est organisée pour commémorer les 20 ans du drame.

Photos

Highlights

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Pour plus d’images, veuillez me contacter : admin@vtt-valais.ch

Vidéos

GoPro

(trajet depuis l’objectif [altitude la plus haute] jusqu’au point de départ [altitude la plus basse])

Version longue

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Version longue

Alternative YouTube : https://youtu.be/D692fCLcZxo

Version courte

Alternative YouTube : https://youtu.be/8pd1mEAOBxA

Alternative YouTube : https://youtu.be/D692fCLcZxo

Alternative YouTube : https://youtu.be/8pd1mEAOBxA

Drone

(prises de vues aériennes)

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